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Gabrielle Kapel
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Gabrielle Kapel


Jeu 22 Fév - 20:18
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D
es ordres sur la conscience, t’es en désordre.
Si le paysage défile, balbutie au rythme des rails, tu te sens comme une inquisitrice en chemin pour y rencontrer son martyr. Marcher à reculons, ne se fier qu’au moindre élément pouvant te déconcentrer. Car il y a de la fébrilité au bout de tes doigts inanimés, une nervosité qui court-circuite tes pensées et enraye les engrenages de tes pieds. Gabrielle, en caprice contre toi-même, tu ne sais avancer. Il y a une part d’ombre dans ton raisonnement raisonné, toi qui tente d’être rationnelle. Tu ne l’avoueras jamais car ton dos est bien trop droit, ta posture rigide et ton regard incisif. Que tu ne peux obstruer l’image millimétrée par des épaules rabaissées par la peine.

Car tu as bel et bien était blessée par un départ inopiné, une grande vadrouille désespérée, un point de non-retour. Tu n’es pas du genre à pleurnicher, à t’enrayer le cœur face à la perte. Tu es de ceux aux cordes vocales usées, car ils ont trop criés. Crier pour exorciser, exprimer une blessure enragée, une trahison mal menée. Dont les phalanges se devraient d’être rougies mais qui sont ici usées, rayées, par les matières contre lesquelles tu les as poncées. En attendant, loin de ce genre d’événements, tu souffles simplement entre tes dents. Tu fais siffler des airs exaspérés entre des mâchoires crispées, balayant le reste d’un regard inquiet.

Habillée en civil, tu profites d’un jour de repos pour effectuer un aller-retour impromptu mais nécessaire. Les mois ont défilés sans que jamais l’absence ne fût justifiée, sans que la moindre trace n’eut été laissée. Et tu es dorénavant loin, loin de ton territoire, de tes repères affectionnés. Le paysage changeant indique les étapes du voyage, relevant ton nez chapitres après chapitres. Le livre sur tes genoux ne captive pas ton intérêt car ta mémoire est préoccupée à recueillir quelques bribes de passées, à te remémorer des journées. Tu aimerais te féliciter de ton efficacité, de ce bout d’enquête entamé car quand bien même tu rentreras dès la nuit tombée, peut-être bien les bras ballants, il y a parmi les doutes quelques sûretés. Sérénité, le nom étire tes paupières, tu en serais presque amère. Il y a de l’ironie dans l’air et tu rejettes la faute sur la fatigue qui t’endolorie les membres, tassés sur les bancs de bois.

Finalement arrivée dans l’après-midi, tu fais tes premiers pas sur le quai de la gare. Et tu prends un moment. Un moment pour apprécier le temps, tenter d’éclaircir ton humeur. Bruit de sifflet, les rails n’ont pas le temps de refroidir que le bâtiment roulant reprend son marathon contre la montre, te laissant prise au doute. Te voilà arrivée et pourtant dans le regret, à hésiter. Avec davantage de jugeote, tu aurais pu remonter. Mais il était trop tard, le demi-tour n’était pas envisageable. La gare dans ton dos, la ville s’offre à toi. Et si tu ne portais pas en voile cette expression désabusée, tu aurais peut-être pu en profiter. L’immensité te retiens, tu ne sais tout simplement pas par où commencer.

Mais tu t’élances, tu brises la romance que tu entretiens avec le passé, la facilité de se remémorer car tu as des ordres à remplir, ceux que tu t’ai donné. C’est une promesse à soi-même, quelque chose à établir afin de réparer ou bien briser définitivement quelque chose qui ne faisait que dernièrement pourrir. Les heures défilent, tu t’es perdue dans la ville, à décrire à des inconnus, un physique incongrue. Une balafre au visage, un bras remplacé par un automail. Tu tentes d’aller à l’essentiel, de mettre en avant les points marquants car parmi la fédération il n’existe pas deux hommes semblable à ta description. Tu es ballotée par ta propre méconnaissance, l’on t’envoie dans des directions opposées, des lieux contradictoires, de quoi perdre patience.

Tu finis en périphérie, là où le rural semble rattraper la citadine, où la verdure perdure. Tu doutes davantage car les informations griffonnées sur un morceau de papier sont abstraites, conceptuelles. Sans grandes avenues, noms de rues, tu arpentes des chemins de campagne sinueux, regardant le couchant se pointant. Et tu regrettes de t’être tant éloignée car il va te falloir bientôt rentré. Dernière piste à exploiter, tu te traînes Gabrielle, la mâchoire crispée et les poings serrées. Tu es en réalité honteuse, dans un embarras t’embourbant. Tu as le sentiment d’avoir agit par impulsions, de ne pas avoir réfléchit, mûrit la situation avant de te lancer dans cette quête ressemblant davantage à une sorte de perdition désespérée.

L’on t’as indiqué une maison isolée après une légère colline, un arbre mort faisant office d’unique repère. Tu regardes autour de toi, cigarette aux lèvres. Le lieu semble inhabité, aucun signe de vie, pourtant la porte entrouverte semble t’inviter à t’approcher. Au lieu de continuer à traîner, ton impatience guide tes pas, la grande horloge de la gare à l’esprit. Tu pousses avec lenteur la porte, passant ta tête à travers celle-ci. T’apprêtant à t’annoncer, tu ravales cependant la moindre parole, examinant un dos s’activant. Tu t’invites, ne quittant pas pour autant l’entrée, appuyée contre l’encadrement grinçant de la porte. Bras croisés, ton regard suit les mouvements, profitant de ta présence ignorée pour jauger.

Car le voilà devant toi, à faire tu ne sais quoi.
Et si tu t’es imaginée des scénarios variés, la réalité te rappelles à la pauvre humaine que tu es. Tu n’es pas soulagée, tu te sens en réalité engoncée dans tes habits, tes bras crispés, serrés près de ta poitrine ne facilitant pas ton confort. Finalement arrivée, après cette journée à vaquer, à explorer, tu hésites à tourner les talons. Car tu n’as pas encore été remarquée et te dis finalement que le mal a déjà été fait. Il n’y plus rien à expliquer, à recoller. C’est pourtant la réalisation de ta propre faiblesse qui t’enflammes, mettant fin à ce numéro d’observation pathétique.

Le talon court de tes chaussures sur le parquet résonne et tandis que tu fermes la porte derrière-toi avec éclat, tu profites de ton élan pour retirer tes gants, les balançant sur le comptoir de l’entrée. « Trois mois. » Tu retires la cigarette morte, encore pendue à tes lèvres, rangeant son cadavre dans un cendrier de poche. « Je ne compte pas m’inviter, si ça peut te rassurer. Je sais au moins que t’es vivant, ça devrait me suffire en théorie. » Et ton regard tombe machinalement, ta main fouillant ta poche pour en tirer la montre d’argent traduisant ton appartenance à l’armée. Les aiguilles t’indiquent la sortie et à la fois une heure tardive. Tes épaules tressaillissent, comme si un courant d’air t’avais surprise. Mais c’est en réalité la colère qui t’assaillit qui les fit trembler.

« Je pensais que j’aurais quelque chose d’intelligent à te dire, mais finalement, rien ne me vient. Il est tard de toute évidence, j’ai un train à prendre. » Ta phrase s’évanouit dans un soupir saccadé, accompagné par tes sourcils froncés. Malgré le calme apparent, l’énergie que tu prends à te contenir poliment, des signes extérieurs viennent troubler ta fausse quiétée. Lèvres mordues, tu ranges soigneusement l’objet, prenant tes gants en cuire entre tes phalanges glacées. Les efforts fournie pour un tel moment te paraissent soudainement pharaoniques quant à la récompense et le sentiment de s’être fourvoyée te fais escorte vers la sortie.

« Essaie au moins de me répondre quelque chose d’impactant. J’ai pas fais tout ce chemin pour une minute de silence. » Tournée de trois quarts, tu as la poignée en main, attendant le regard désabusé que des mots ne sortent. Tu as insufflée un peu de douceur dans tes mots, faisant en sorte de regagner ton calme. Si les retrouvailles sont aigres voire amères, qu’elles ne t’ont fait davantage de mal que de bien, tu sais que tu ne partiras pas les mains vides. La certitude qu’il est toujours parmi vous en est une, pas des plus réjouissantes étant donné sa situation, mais suffisante. Mais vous voilà dans cette passe ridicule, créée par tes soins et tes efforts.





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Mar 6 Mar - 19:25
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there is a wall of smoke between us ; I'm bigger than my body I'm colder than this home I'm meaner than my demons I'm bigger than these bones — FEAT GABRIELLE

Musique — Les sueurs froides se mélangent à la chaleur du lit, l'humidifiant à chaque remous de ce corps meurtris ; il bouge d'un côté à un autre, cherchant le sommeil qui le fuit depuis des mois, le passé revenant beaucoup trop souvent à la charge, terrorisant ses rêves et accentuant ses cauchemars. Il se terre dans le noir, se laissant dominer par son désespoir, se réfugiant dans l'alcool, ce sont ses déboires. Alekseï ne sait plus quoi faire pour se tirer de cet enfer dans lequel il s'est lui-même plongé, il se sent fantôme d'une vie passée qu'il contemple de loin, qu'il voit défiler comme l'on regarde une cassette de son enfance, avant d'éteindre la télé en râlant devant des détails qui paraissent désormais insignifiants. Dérisoire, tout lui semble si dérisoires ; et pourtant l'espoir demeure, c'est une chose qu'il n'arrive pas à jeter, quelque chose qui reste ancré dans ses gênes, son seul souffle de bonheur encore présent sur sa planète terre. Une main dans sa tignasse, l'homme se redresse sur son lit de mort, en tailleur, attrapant une cigarette dans le paquet sur la table de nuit, se levant alors avec nonchalance et peu d'entrain en se dirigeant vers sa fenêtre pour en ouvrir les volets. La journée allait bientôt s'achever et l'homme n'aurait rien fait de bien productif de celle-ci, il ruminerait son incompétence et sa fragilité émotionnelle en sortant boire un verre dans un bar au coin de la rue, en réfléchissant sur son futur pour mieux oublier ses réflexions le lendemain.  

Pitoyable, sa situation le rend exécrable, d'une humeur maussade, le teint blafard et la mine effroyable. Main droite sur la nuque et main gauche porteuse de cigarette à ses lèvres, il se dirige avec lenteur vers sa salle de bain, histoire de chasser les aléas de sa nuit horrible qui marque sa face au quotidien. Les vêtements sont jetés en boule dans un coin, l'eau chaude est lâchée sur son corps aux muscles tendus à leur maximum ; il est épuisé de cette acharnement, il est fatigué d'être si impuissant ; de ne pas réussir à se relever d'un passé peu reluisant. Alekseï repense à celui qu'il était, à celui qu'il vomis au quotidien aujourd'hui, grimaçant à ces pensées éphémères que l'eau presque bouillante arrive à embrouillé. Il reste là, à marteler son corps d'H2O pendant plusieurs minutes et il aurait très certainement pu y rester des heures si sa peau ne commençait pas à ressentir les effets néfastes d'un tel matraquage. Attrapant une serviette, l'homme s'essuie sommairement avant d'enfiler un boxer et de sortir de sa salle de bain en claquant la porte. Cigarette au bec, un bruit étrange sur son parquet le fait froncé les sourcils et un peu grincer des dents ; il enfonce ses canines blanches dans le filtre de sa sucette à cancer en attrapant son auto-mail, c'est en l'enfilant et en serrant encore plus la mâchoire pour ne pas vriller de douleur qu'il entend une voix. Ta voix.

Trois mois. Alekseï à l'impression de devenir fou. C'est la seule explication logique qui s'offre à lui. Tu ne peux pas être là devant lui, pas après autant de temps, c'est impossible. Les yeux écarquillés de surprise, l'homme tente de tout faire pour ne rien laisser paraître, mais son visage parle pour lui. Chez Alekseï, les yeux sont plus éloquent que les mots, on peut tout lire en lui en ses pupilles si on le connaît assez bien.  Je ne compte pas m’inviter, si ça peut te rassurer. Je sais au moins que t’es vivant, ça devrait me suffire en théorie. Distante et cassante ; si Alekseï était habitué à ta nature cinglante, il n'avait jamais côtoyé ce côté froid qui semble maintenant te définir. Tête baissée et mâchoire encore serrée au maximum, l'homme attrape un jean plié dans sa commode qu'il enfile en t'écoutant. Il ne sait pas pourquoi tu es venue ici Gabrielle, pourquoi tu t'es autant démené pour le retrouver, surtout si c'est pour lui montrer ta colère et ta frustration... Il n'est pas con, il sait très bien que tu es déçue, peut-être même blessée par son abandon ; ce serait logique ((ou peut-être un peu narcissique de sa part d'oser le penser.)) Tu finis par dire que tu as un train à prendre et son coeur s'arrête pendant un quart de seconde à cette idée. Te revoir finalement pour te laisser t'en aller ? N'était-ce pas trop dur à emmagasiner pour lui ? Il n'en sait rien, Alekseï à l'impression que tout lui échappe depuis bien trop longtemps, que tout part en vrille ((et sa vie a prit un tournant quand tu as perdues tes deux bras.))

Et tu te diriges vers la sortie, main sur la poignée et son cœur accélère les battements de son rythme cardiaque... Qu'est-ce qu'il peut faire ? Qu'est-ce qu'il peut bien te dire ? Rien n'effacera son absence, sa désertion, sa trahison et son abandon... Il le sait bien, il garde peut-être espoir en bon optimiste qu'il est, mais Alekseï est quand même réaliste sur le sujet, il est loin d'être stupide ; il n'est plus le même homme et tu n'es plus du tout la même femme. Essaie au moins de me répondre quelque chose d’impactant. J’ai pas fais tout ce chemin pour une minute de silence. Tu lui donnes une carte, une seule, alors qu'il est resté muet et presque immobile depuis que tu as pénétré dans sa sombre demeure ; celle qui sent la poussière et le souffre. Inspiration longue, il est désormais maître de sa résolution, démarche lente, sa main d'acier vient se poser sur la tienne, les sourcils froncés et le regard triste ; seul un mot daigne bien quitter la barrière de ses lèvres. « Reste. » Égoïste, c'est peut-être le mot qui le caractérise à l'heure actuelle ; mais tu viens de susciter quelque chose chez lui qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps... Il avait oublié ses proches, les avaient mis de côté pour mieux se recentrer sur sa vie, sur lui ; oui, en bon égoïste. Conscient de cela, Alekseï fait quand même mouvoir ses doigts, capturant les tiens pour t'inciter à rester. Toujours la tête baissée ; il sait, ô combien il a merdé. « S'il te plaît Gabrielle. »

C'est tellement dur à dire pour lui, c'est tellement égoïste de sa part ; il se déteste en cet instant, il se hait d'agir ainsi avec toi. Il sent ta colère, elle fulmine dans la pièce et les détails ne lui ont pas échappé, tes tremblements trahissent tes sentiments ; et son regard si brillant va de concert avec le reste. « Je sais ce que tu penses... Et je suis désolé pour tout ça. Je sais très bien que j'ai merdé et que rien ne pourra effacer ce que j'ai fais. » Il s'écarte, le temps d'enfiler un tee-shirt, il se doit d'être quand même un peu plus présentable que ça ; ce n'est pas convenable. Déposant sa cigarette presque entièrement consumée, il continue en se passant la main sur le visage, tentant de virer cette tristesse qu'arbore son faciès ravagé. « Mais reste et... Ecoute moi, s'il te plaît. » Il n'a pas vraiment de justification à donner, mais il veut savoir, il veut t'entendre parler, il en a besoin ; Alekseï ne sait pas pourquoi, juste que c'est un fait qui est là et qui à fait mouvoir son corps contre son bon vouloir.

hrp ; coucou je t'ai enfin répondu, j'suis désolé d'la qualité qui est pas terrible, j'tenterai de faire mieux par la suite ! j'espère que ça te conviendra malgré tout des bisous jtm ♥

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Gabrielle Kapel


Jeu 8 Mar - 22:03
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E
t il y a dans la pièce,
un silence de messe, comme si l’on tenais la compassion en laisse. Tes yeux sont tombés sur l’imbrication d’acier, tête penchée. T’es comme démembrée l’espace de quelques instants, le regard lointain comme si tu tentais de te remémorer des moments incertains. Tu tentes d’imaginer la sensation, de remuer des impressions passées. Mais rien ne te viens, seulement la frustration de ne plus connaître le sentiment de la chaire entrelacée et tu lui en voudrais, de te demander de rester tout en te faisant cracher ta propre vulnérabilité. La supplication t’agresses et tu tires doucement ta main en arrière, la lèvre retroussée amèrement, tout comme si en le faisant, tu t’abîmais davantage. Il a le toucher corrosif, il a l’art de détruire alors tu n’es plus étonnée de la sensation abrasive. Alors tu retires calmement ta main, laisse les écrous couiner le long de ton flanc bien que le bout de ceux-ci s’attardent.

Vous avez pas fière allure, non. Regards bas, têtes baissées, silence de mort et morbidité. C’est comme déterrer des cadavres du passé, pourtant si peu éloigné. Car tu n’as pas besoin de le regarder pour sentir ses états d’âmes, tu imagines bien ce qui lui passe par la tête. Peut-être pas exactement, car ta précision sur sa personnalité n’est pas horlogère, mais tu sais comment bat ce vieux coucou. Comment il se débat, se traîne. L’odeur de cigarette froide, d’alcool potassé te donnent des indices sur la condition incertaine d’un homme finit, terminé. Et cette image te fais mal, tu n’aimes pas ce que tu vois. Ça met en charpie, fout en débris le souvenir que t’aurais aimé en garder. Un dos droit, une tête haute, des bottes lacées pour un esprit militaire, un tempérament de feu. « C’est facile de supplier quand on a plus rien à perdre. » Mais toi t’as encore à perdre, t’as encore de quoi donner, assez pour te faire couler. Tes mots sont plus durs que tes propres pensées, tu t’étais pourtant préparée. Ça sonnait mieux dans ta tête, moins cruel, moins sec. Mais à te l’entendre dire, accompagné par ton geste, tu mords l’intérieur de tes lèvres, y fait glisser tes incisives.

C’est comme si ta volonté s’était pliée à vous faire davantage de mal. Que quelque part, écraser les restes semblait bien plus simple que recoller les morceaux. T’étais venue sans but précis et petit à petit, tes desseins prenaient formes à mesure de tes mots. « Tu sais ce que je pense? » Tu poses la question, bêtement mais réellement, sur un ton presque innocent. Parce que tu te dis que s’il sait, alors il n’a plus rien à dire, plus rien à faire à part maintenir le silence et la tête basse. Rester ainsi jusqu’à ce que cela devienne insupportable. Tu es toujours murée dans l’entrée, tu n’as osé t’avancer davantage, ni reculer. Pas encore tout à fait décidée à partir ni à rester. Tu t’es simplement immobilisée, le temps d’en entendre davantage, de te faire une idée. Mais il te demande de rester et tu fronces tes sourcils, enfilant tes gants avec minutie, comme si tu t’étais décidée. L’on pourrait croire que tu es sur le départ, mais tu passes à côté de lui, rentre dans la pièce principale que tu scrutes sans cérémonie. Tu passes ta main sur l’assise d’une chaise, l’époussettes tout en admirant la pellicule laissée sur le cuir de ton gant avant de t’y asseoir sans un mot.

Tu es dorénavant assise, ici et maintenant, l’ambiance pesante te forçant à allumer une cigarette. Pas de celle dont on a besoin, mais de celles qui comblent la gêne, qui donne à faire lorsque l’on veut éviter le silence et l’immobilité. « Je refuse d’entendre des excuses. Tu sais bien que je les accepterais pas. Je pardonne pas l’inexcusable. » Coude posé sur la table, ta main en continuation qui tient le tabac roulé, ton regard est perdu sur les lieux, l’intérieur que tu découvres et que tu dévisages sans arrières pensées. Tu constates, simplement. Et si tes paroles sont dures, ta voix est calme, basse, presque enrouée par l’abus de tabac. Tu es en réalité loin d’être mécontente d’être finalement assise, ton corps te le fais savoir car tu sens tes muscles fatigués se détendre malgré tes états d’âmes. La luminosité extérieur se fane, apporte son lot de dernières lueurs mouchetées sur les murs. Ta manière de te tenir, faussement calme te trahit. Toujours remuée, ta posture n’est que le contenant de quelque chose d’en réalité déchaîné. Et l’on sent à tes soupirs saccadés, tes lèvres que tu massacres que tu penses beaucoup sans jamais ne rien dire.

Mais tu finis par à nouveau parler, tu te redresses maladroitement sur ta chaise, ton regard planté sur le mur voisin. « J’aurais aimé trouver une manière plus douce de te le dire mais… » Tu prends une légère inspiration, un peu de courage pour formuler ce qui te tracasses. « J’aimerais éviter tout contacts physiques. Le fait que tu ai déserté l’armée ne fais pas de toi un civil. Tu es toujours un soldat, malgré toi. Et tu sais bien que ce genre de contacts sont prohibés entre membres de l’armée. » Ni en colère, ni réjouie, il y a une pointe de regret dans les mots, une douceur infime dans la manière de les prononcer. Comme si tu avais délicatement voulu les prononcer, dans le but de ne rien froisser. Le fait que tu te tiennes volontairement de profil ne masque pourtant pas ta propre peine, celle d’être la personne devant rappeler les règles du passé, ramenant avec elle ce qu’il fuyait pourtant. D’être cette rabat-joie se devant d’être rigide, rigoureuse, qui ne semble pouvoir faire de compromis. Et tu passes tes deux mains sur ton visage, cigarette toujours entre tes doigts, soupirant tandis que tu caches l’espace de quelques instants ton faciès contre tes paumes.

« Alekseï… » Tes mains, le cuir de tes gants créent un échos quand tu prononces son nom et tu retires finalement celles-ci, tête penchée, prenant enfin le temps de le regarder. Tes yeux sont attristés, fatigués et tu forces un sourire qui est davantage douloureux qu’en proie à une quelconque joie. « Je crois bien que cette discussion j’en veux pas. Mais si tu as vraiment des choses à me dire alors, ne m’écoute pas, parle. » Et tu souffles la fumée involontairement en sa direction, t’appuyant pleinement sur le dossier de la chaise car tu n’as plus réellement la force de te soutenir par tes propres moyens.





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Jeu 8 Mar - 23:33
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you're like a "home" to me ; What have I become my sweetest friend, everyone I know goes away in the end and you could have it all, my empire of dirt, i will let you down i will make you hurt — FEAT GABRIELLE

Musique — Une pente raide, celle qui le tire vers sa fin ; t'es impératrice de ton domaine, celui de ta colère qui règne au creux de tes mains ; celle que tu retires rapidement ; reine de son déclin. Un sourire apparaît sur son visage, comprenant totalement pourquoi tu avais rejeté cette étreinte froide ; vous êtes des "militaires" ; plus glacial que le métal ; tu le considères encore comme ton supérieur, mais il n'est plus qu'un déserteur. Une réserve, celle qui lie deux connaissances qui n'ont plus vraiment de rattachement ; plus rien ne vous unis, si ce n'est un abandon et une profonde culpabilité. La rancune est tout à fait compréhensible, Alekseï ne se fait pas d'illusion, il sait très bien quelles sont ses erreurs, c'est ce qu'il identifie le mieux chez lui ((son paquet d'erreur qu'il collectionne.)) Tu prends place sur une des chaises et l'homme pose ses fesses sur le rebord de sa fenêtre, la mâchoire serrée et le regard peu fier. La fumée de sa cigarette l'aveugle, rendant brillante ses prunelles qui laisse rouler une goutte salée sur sa joue ; mais il l'essuie aussitôt, éloignant la malheureuse de son visage. Tu penses qu'il est facile pour lui de te demander de rester, tu crois qu'il n'a plus rien à perdre ; mais Gabrielle, tu devrais être la première à savoir que tout cela, ce n'est pas vrai.

Les bras croisés sur son torse enfin recouvert d'un tee-shirt, Alekseï réfléchit à la tournure que vont prendre les événements ; car il sait très bien ce qu'il doit faire en cet instant ; il ne va pas raconter tout un tas de boniment, juste la vérité ; celle qui est amère et cruelle ; mais qui n'en reste pas moins totalement vraie. Le choix des mots à son importance, les tournures de phrases également ; car il ne veut pas te voir partir en trombe dès lors qu'il aura enfin décidé de rompre son silence. Ce n'est pas le but d'une telle manigance ; il doit accepter sa sentence ; même si elle est irrévocable... Il sait qu'il est désormais, pour toi, une sorte de nuisance. Que tu es très certainement rongée par sa nouvelle existence ((mais regarde autour de toi Gabrielle, y voit tu un semblant de vie ?)) Non, de toute évidence, tout autour de toi, de lui, transpire de sa malchance. Il n'a rien pu éviter, il n'a rien pu empêcher ; l'homme a juste subis les aléas de la vie et c'est avec la force d'un poulain qui vient de naître qu'il tente de rester debout ((hors de question de vivre à genoux.)) La cendre de sa cigarette fini par la fenêtre, alors qu'il la porte doucement à ses lèvres, attendant scrupuleusement le moment propice à son introspection qui lui portera de nouveau préjudice à tes yeux. Tu refuses d'entendre des excuses, ou d'autre justification de la même sorte, mais tu sais très bien que tu ne vas pas pouvoir y échapper ; ce serait être dans le déni que de se dire qu'Alekseï n'oserait braver tes interdits. Sa main d'acier vient masser sa nuque endolorie, écoutant tes nouvelles supplications ((qui sonnent à ses oreilles comme une sentence lourde et sans appel.))

Hochant la tête positivement, l'homme acquiesce poliment, sans rien dire, fixant droit devant lui et recrachant sa fumée nocive. Eviter tout contact physique, c'était une règle qu'il n'avait plus à suivre, mais ce n'était pas ton avis et c'était totalement compréhensible ; alors oui, il ne déroberait pas à cet interdit, et ce n'est que justice. Alekseï sait pourquoi tu agis de la sorte, cela lui paraît plus qu'évident, il ne ferait pas l'enfant, il subirait en silence... Ce dernier se fait d'ailleurs un peu pesant ; les mots virevoltent dans sa tête, mais ne sorte pas, ne se fraye pas un chemin vers ses lippes ; il y a une barrière qui l'empêche de l'ouvrir ((celle de la peur peut-être ?)) Il n'a pas tout perdu Alekseï, c'est un mythe, une utopie, s'il avait tout perdu, il ne serait plus là, alors la peur, celle qu'il exècre, veille sur lui chaque jour depuis qu'il est parti. Elle est là, le berce, l'enveloppe et le glace d'effroi ; c'est sa réalité, son éternel cauchemar. L'intonation dans ta voix vient briser le calme du royaume de ses songes ; l'entente d'un prénom qu'il n'a plus l'habitude d'écouter, munis d'un grain de voix qui pourrait le faire crever. C'est à vomir, à pleurer. Tu ne veux pas entendre ce qu'il a à dire, l'homme le sait, le constate ; l'inverse lui aurait paru étrange, c'est évident. Tu ne veux pas qu'il apaise ta colère, tu ne souhaites pas qu'il change ta résolution ; c'est ce qu'il pense dans les tréfonds de son cerveau ; il spécule, tente de chercher la solution à votre enfer ; mais rien ne lui vient, alors c'est en inspirant la nicotine à plein poumon et en l'évacuant d'un coup sec, que l'homme se décide enfin à l'ouvrir ((peut-être pour mieux se taire.)) « Je comprend tout à fait ta rancune à mon égard, le contraire aurait été étrange. Je sais aussi que tu n'es pas là par envie, mais plutôt parce qu'on ne t'as pas laissé le choix. Je suis le déserteur et tu es la militaire qui doit ramener l'ordure que je suis de nouveau au bercail. » Haussements d'épaules fugaces, l'homme s'affale un peu plus sur le rebord de sa fenêtre, continuant sur ce ton nonchalant qui ne lui correspond pas. « Je comprend donc, en effet, que tu ne veuilles pas m'entendre, que tu veuilles partir sans attendre ; c'est normal. J'agirai sans doute comme toi à ta place. »

Regard braqué sur l'horizon, contemplant le soleil couchant, Alekseï ne peut s'empêcher d'en plisser les yeux, comme pour contenir un semblant de calme ((ou sa peine palpable)) ; le voilà qui secoue la tête, s'abreuvant encore de nicotine, celle qui l'aide à tenir pour le meilleur et pour le pire. Sa voix craquelle un peu sous l'effet de l'émotion, le contrecoup de ses convictions. « Mais je n'ai pas l'intention de redevenir un militaire, je ne redeviendrais pas un jouet entre les mains de l'armée. C'est hors de question et s'il faut que ma tête soit pour ce choix, criblé de balles, alors j'accepterai ma sentence, aussi irrévocable soit-elle. » L'une de ses mains vient se poser sur le dossier d'une chaise qu'il tire en arrière, pour prendre place devant toi, à la table. Un verre et une bouteille de whisky trônaient là, en bon porteur de son désespoir ; c'est dans un silence de plomb que l'homme se sert un verre. « Tu sais pourquoi je suis parti Gabrielle ? » Non. Bien sur que non. Personne ne le sait. Même lui ne l'avait pas compris avant de finir dans son coma fugace. C'était apparu à lui comme une évidence ; celle que l'on ne peux pas éviter quand on l'a accepté ((qu'elle nous a percuté la gueule avec véhémence.)) Son dos trouve de plus en plus refuge sur le dossier de sa chaise qui grince sous son poids, sa stature si droite n'est plus qu'un fantôme du passé et il ne peut pas te bercer d'une illusion qui n'existe plus ; d'un rôle qu'il ne veut plus endosser. « Parce que j'étais rongé par la culpabilité. Mes mains n'ont été qu'un instrument de mort pour une cause que je croyais juste, mais qui ne l'était pas. J'ai perdu beaucoup de mes subordonnés à cause de tout ça et... » Une mince gorgée vient subtiliser ces dernières paroles, sa tête est baissée, c'est si difficile finalement de vouloir dire toute la vérité. « Et j'ai faillis te perdre toi. Cette cicatrice qui arbore mon visage me le rappelle constamment. Tu as perdu tes deux bras et tu aurais pu perdre beaucoup plus... »

C'est vrai, tu es l'une des raisons pour lesquelles il est parti sans se retourner, peut-être parce qu'il savait que tu reviendrais plus forte que jamais dans un monde que lui, ne souhaitait plus côtoyer ; qu'il souhaitait fuir de toute ses forces pour ne plus avoir à songer au passé. Et Alekseï avait eu raison. La preuve était la suivante, ta silhouette assise sur une chaise en face de lui. Il n'avait pas été préparé à tout cela, il n'avait pas non plus prévu que tout cela se passe comme ça. Sa main droite encore faite de chair et de sang vient lui masser le front, c'est la cigarette dans la main gauche que l'homme tremblant de tous ses membres continue sans attendre. « Quand j'ai tenté d'aider cette famille sur qui un immeuble s'effondrait et que j'y ai perdu mon bras, j'ai compris que je n'étais pas prêt à tout sacrifier pour "une juste cause." Que je n'étais pas prêt à devenir une bête immonde... Mais c'est ce que je suis devenu et je ne peux plus y échapper. C'est pour ça que je suis parti, pour fuir cette réalité qui revient sans cesse, même dans mes nuits, me rattraper. » Il se livre à toi, comme il le ferait avec un journal ; une feuille vierge qu'il souille de sa vérité dérisoire. C'est vrai, tout cela doit te paraître vide de sens, peut-être même désespérant Gabrielle ; mais c'est ce qu'il est ; peut-être même ce qu'il a toujours été. Mains jointent devant son front, Alekseï inspire longuement, tentant de regagner un contrôle sur sa respiration, l'angoisse grandissante était encore de sorti pour le ronger avec violence. « Tu peux m'en vouloir, tu peux me détester, tu peux penser ce que tu veux de moi Gabrielle. Mais je ne pouvais pas continuer sur cette voie là. »

C'est là toute la vérité, ou presque. Il aimerait en dire davantage, mais son cœur se serre d'émoi, ça le met dans tous ses états, le fout sur le carreau. Il sait qu'il a été lâche, il sait qu'il a merdé ; mais il ne voulait qu'une chose ((retrouver une once d'humanité.))

hrp ; hello darkness my old friend ♥

Gabrielle Kapel
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Ven 9 Mar - 2:36
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A
vant qu’il ne parle, que les mots coulent sans ne jamais s’arrêter, tu as le temps de déprécier le silence. Dernière chose que vous semblez partager, l’incapacité à vous exprimer, le courage de vous taire. Le bout de ton doigt fais des ronds discrets sur le bois, tout est prétexte à attirer ton regard, le plus futile détail ayant la capacité d’accaparer tes paupières fuyantes. Tu as du mal à supporter l’image qui se trouve face à toi car celle-ci te renvoie à ta propre incapacité. Tu n’as rien vu arriver, quelque chose se dégradait sous tes yeux et tu as choisit de l’ignorer, de te dire que cela passerait. Tu t’étais depuis demandée si tu n’avais pas trop eu confiance en une image prise pour acquise, en une idée fantasmé d’un sur-homme maintenant brisé. Simplement demander, prendre le temps de t’y intéresser.
Mais il fallait croire que tu n’avais craint de t’immoler au contact de ce brasier, de cette charpente déjà attaquée. Tu as fermé les yeux, tout comme tu le fais dorénavant. Placée au premier rang d’une désolation sans précédent, tu tournes la tête, pudiquement. Te disant qu’avec le temps en calmant, les choses prendront un nouveau tournant. Mais tu as tort car tu es un bon soldat mais une terrible amie. Alors à ses premiers mots, tu esquisses un sourire mordu tandis que ta main soutient ton visage. Tu n’oses pas le couper car tu as dis que tu l’écouterais. Tu es la militaire. Là est tout le problème, tu ne sors jamais de ce rôle, tant et si bien que tu ne peux lui en vouloir de penser que ce sont l’ordre et l’intérêt qui t’ont ramenés à ses côtés. Que ton geste n’a que pour motivations un amour de la hiérarchie, une empathie pour la droiture, que cela est ta nature.
Le couperet finit pourtant par tomber, la phrase que tu attendais. Qu’il ne reviendra pas, que le passé est enterré, il n’y a pas plus clair récépissé. Ton attitude ne change guère, seule ta respiration accélérée, parfois saccadée sous les mots trahissent ton silence étouffé. Car si ta main a petit à petit glissée vers tes lèvres, c’est pour que le cuir étrangle toute envie de s’immiscer. Car si tu te mettais à parler, tu ne saurais si ce sont des cris ou des sanglots que tu choisirais. Il restera toujours à tes yeux malgré des airs dorénavant miteux, un supérieur envers qui tu étais respectueuse. Devant toi se dresse un homme se proclamant libre de ses obligations, tu découvres quelqu’un habitant le cadavre d’un proche en qui tu plaçais ton adoration. Libre et prêt à mourir dans l’ombre de la gloire, à porter le doux nom de déserteur. Des épitaphes grotesques te viennent à l’esprit et c’est à nouveau sa voix qui te rappel à l’ordre, un relent d’ancien et déjà-vu crispant tes épaules. « Dis-moi, pourquoi. » Ta voix est basse, discrète l’encourage à terminer ce qu’il a amorcé. Toi, tu as ta petite idée. Gabrielle, tu te rappelles surtout du jour où tu as découvert le vide qu’il avait laissé, des angoisses qui t’étais remontées le long de la trachée. Pensées terribles, biliaires. En belle égoïste, tu n’oseras jamais les verbaliser, ton propre narcissisme te donnant la nausée. Que dorénavant, tu serais seule sur le champ de bataille. Et que si tu devais y laisser ta peau, tu t’éteindrais entourée de visages inconnus. Glacée par des propos que tu n’avais osée dire tout haut, tu t’étais interdite d’y penser à nouveau.

Tu te laisses bercée par des mots que tu ne rêvais pas d’entendre, par des explications qui ne t’étonneront pas, car dans le fond, tu les connaissais déjà. Son cas n’était pas unique, beaucoup souffraient d’effets secondaires traumatiques, de ces petits vers amers qui vous rongent les neurones, creusent vos joues. Qui ont de ces souvenirs si terribles qu’ils vous volent vos nuits et grignotent toutes envies. Même les plus vitales. Mais ce qui défait ta position nouée, c’est le fait que ton nom soit évoqué. Tu te redresses soudainement, comme piquée. Tes sourcils sont froncés « C’est notre métier, on sait pour quoi on a signé. Et j’aurais pu mourir, dis-le. Mais ça aurait rien changé. C’est ça la guerre Alekseï. » Comme vivifiée, ta voix résonne dans la pièce, tu as des airs révoltés. Ce n’est pas ton empathie, ta compréhension face à la culpabilité gargantuesque qu’il peut ressentir qui sont venus personnifier tes mots. Mais le fait que tu apparaisses parmi les raisons. Car tu refuses cette vérité, celle que ton accident ait pu peser dans la balance, même un tant soit peu. Qu’il ait participé à cette dégringolade.
« Si tu m’as pas perdu ce jour-là, tu me perdras durant un autre. La différence c’est que tu seras pas là pour le constater. Que t’en auras pas la responsabilité. » La façade calme s’est effondrée, tes poings sont serrés, tes éclats de voix cognent les murs et ton agitation a remuée la table. Tu le vois à l’alcool qui se balance dans le verre. Et ça te tords de l’intérieur, tu hésites à un instant à te lever, claquer la porte. Mais tes muscles crispés font que tu es immobilisée, dans l’impossibilité de tout envoyer balader. Alors tes yeux continue de fulminer, de le transpercer. « Si cette situation te soulages, alors soit. » Tu ne perds pas en agressivité, mais tu redresses l’avant de ton corps, vient le reposer contre l’assise que tu avais délaissée. La colère en carburant, essence même de ce que tu es maintenant, t’as fait retrouver ta posture calibrée. Tu as remis de la distance entre vous, de quoi nourrir ta rancune. Et tu ne te rends pas compte Gabrielle de tes propos. De cette confiance aveugle que tu possèdes en ton institution, du prix que tu es prête à payer.
Cette césure claire vous rapproche pourtant.
Qu’importe vos opinions, vous êtes chacun conscient du tribut à sacrifier, mais ne pouvez supporter que l’autre soit emporté par celui-ci.

« Je peux le concevoir, pas l’accepter. » Et si tu prononces ces mots en toute confiance, tu en auras bientôt honte. Car la suite tombe et viens t’achever. C’était la pièce manquante, celle que tu aurais dû laisser venir au lieu de t’exclamer. L’image nette qu’il te décrit, la violence du moment, la dureté de la réalisation viennent te frapper et te plongent dans le mutisme le plus total. Ton regard, ta fierté, tout s’écroule honteusement. Tes yeux vont d’un mur à un autre pour y chasser l’humidité, tu ne comptes pas pleurer. Mais cela a été assez pour finalement te secouer, te faire profondément taire. Magnifique petite idiote que tu es, tu n’as pour seule réponse que ton silence. La carcasse fébrile assise devant toi, tu as eu le sentiment de la voir faiblir à la mesure des mots, tu y perçois quelque chose d’éteint. Tu voudrais amorcer un geste, quelque chose de réconfortant, de simple pour t’excuser, rassurer. Mais tes paroles précédentes, gonflées par ton ego te rattrapent. Pas de contacts. Alors tu te ravises, te maudis. À trop parler, non, à vociférer au lieu de confier ce qui te pèses réellement. À rater les occasions de te taire, à ne pas savoir exprimer ce qui te peine. Car c’est un drôle de sentiment que de réaliser ses torts, de vaciller alors qu’on se pensait inébranlable. À compter de ce moment, tu te dis que c’est la fin. Que c’est terminé, qu’il n’y a plus rien à dire ni à faire, que tu as déjà gâché le peu qu’il y avait à sauver.

Tu éteins ta cigarette, la force à mourir dans le cendrier bien qu’elle n’ai pas été pleinement consommée. Tu en es comme dégoûté. « C’est moi qui devrait être désolée. D’avoir espéré que cette entrevue puisse te ramener. Alors que je connaissais les causes et que j’ai choisi de les ignorer. De m’en indigner. Je crois que je supporte toujours pas l’idée de t’avoir égaré. »

HRP — T'auras été à jour quelques heures. Mais faut pas espérer de ma part que tu le sois plus longtemps. ♥︎




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Dim 8 Avr - 1:45
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i will always watching you ; Sweet dreams are made of this Who am I to disagree? I travel the world And the seven seas, Everybody's looking for something. Some of them want to use you, Some of them want to get used by you, Some of them want to abuse you, Some of them want to be abused — FEAT GABRIELLE

Musique — Cruel et égoïste, c'est ce qu'il est finalement ; comme la plupart des êtres humains en quête d'un réconfort ; il ne pense qu'à lui, sans se mettre à ta place ((toi qu'il a laissé derrière lui et à qui il fait maintenant volte face.)) Il est devant un fait accompli et Alekseï ne peut décemment pas te fuir, cela lui est impossible. Alors il te livre, maladroitement cette histoire qui est la sienne et dont tu fais irrémédiablement parti ; c'est l'indubitable réalité Gabrielle et si tu as un cœur qui n'est pas fait de pierre, tu te dois de le comprendre ((mais tu ne l'acceptera pas ; jamais, il le sait très bien.)) Tes lèvres ont bougés, mais les sons ne lui sont pas parvenus, avec lenteur, son fessier à quitter sa chaise en bois qui grince peut-être un peu trop pour le commun des mortels, s'approchant de sa cuisine pour sortir du placard un verre pour toi ; si lui bois pour oublier, toi tu boiras aujourd'hui pour "accepter." C'est cruel, oui, mais c'est peut-être finalement ce qu'il est dans le fond ((il y a des racines du mal un peu trop ancré en lui, c'est peut-être inné.)) Il dépose le verre devant toi et le rempli, encore debout avant de tomber sur sa chaise dans un geste lent et peu gracieux, avant de souffler entre ses lèvres. « Je pense que tu as besoin d'un remontant, ça fait beaucoup de choses à assimiler... » Il sait de quoi il parle Alekseï, il n'est pas né de la dernière pluie ; mais s'il y a bien une chose que son esprit ne comprend pas, c'est pourquoi tu es là, encore devant lui ; pourquoi n'est tu pas encore parti Gabrielle ? Au fond, qu'est-ce qui te retiens ici ? L'homme ne sait pas et sa curiosité est attisée, il n'arrive pas à penser à autre chose. Alors l'ancien commandant se perd dans les profondeurs de ton être, analysant tes expressions du visage et tes gestes. Tu le connais sans doute mieux que quiconque et tu sais très bien Gabrielle, qu'Alekseï n'est pas cet homme qui sait parler, son regard est clairement plus éloquent que les mots qu'il à l'habitude d'employer.

Accoudé sur la table, l'homme fait glisser son index sur les bordures de son verre, son regard faisant la passerelle entre lui et toi, il descend, il remonte, mais ne dit rien pendant plusieurs secondes. C'est au moment d'ouvrir la bouche que tes mots viennent le transpercer, encore une fois, avec une véhémence à laquelle il n'est pas habitué de ta part. "C’est notre métier, on sait pour quoi on a signé. Et j’aurais pu mourir, dis-le. Mais ça aurait rien changé. C’est ça la guerre Alekseï." Non, ce n'est plus son métier, ça ne le sera plus jamais. Mais il est vrai, il savait très bien pour quoi il avait signé, mais les résultats ne fut pas ceux escomptés. Le poing de son automail est fermé, posé sur la table, il attend, cela ne sert à rien d'aboyer qu'il "sait" tout ça, que tu as raison ; parce que ça ne changera pas le fond ; ça ne changera pas ses remords qui le ronge ; non ; ça ne changera absolument rien. "Si tu m’as pas perdu ce jour-là, tu me perdras durant un autre. La différence c’est que tu seras pas là pour le constater. Que t’en auras pas la responsabilité." Et tu continue en plus, rajoutant un poids sur son corps mort, en fin de vie. Tu l'achèves avec les mots que tu lui assènes, peut-être n'as tu pas conscience Gabrielle que ta façon de parler est aussi tranchante qu'une lame ((aussi foudroyante que du napalm.)) Mais l'homme sait qu'il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, qu'il est l'instigateur d'une telle rancœur, qu'il est celui qui t'as rendu comme ça, avec ses actions et ses décisions. Alors, Alekseï acquiesce d'un hochement de tête, fermant les yeux furtivement, mais ne perdant pourtant pas son attention de toi une seconde ; il semblerait que tu as une emprise sur lui, quelque chose qui n'a pas vraiment de nom. Se sentir blessé et baisser la tête, cela aurait dû normalement être sa réaction habituelle, mais ton énervement, tes convictions, ta dévotion à ta cause et surtout, cette façon de le réprimander, il n'oserait le dire de vive voix, alors il le laisse transparaître de son sourire mélancolique et de son regard nostalgique ; mais il est subjugué par tout ça. Peut-être parce que, cela te rend profondément humaine et qu'il avait besoin de ça ((se perdre dans les profondeurs de ton humanité.))

Et c'est étrange, mais soudainement, le monde ne semble vraiment tourner rond, il y a quelque chose qui est mis sur pause, qui ne fonctionne plus correctement. "Je peux le concevoir, pas l'accepter." Il le savait, depuis le début, Alekseï le savait, s'en doutait, ça criait en lui de façon disparate, ça lui hurlait des mots effroyables, mais cela ne l'a pas empêché de dire la vérité ; car tout ce dont tu as besoin en ce moment Gabrielle, ce ne sont pas des mensonges enjolivés, non, c'est l'amère réalité. C'est ce qu'il t'as apporté sur un plateau d'argent que tu as toi-même œuvré à lui mettre sous le nez, mais qu'il a glissé vers toi avec peu de subtilité. Mais l'homme est comme ça, il ne sait pas te mentir, ni même te fuir, ce sont des concepts qui en ta présence, lui sont totalement étrangers. Un soupir profond est lâché, alors que sa cigarette désormais écrasé vient forcément lui en faire rallumer une autre ; rituel du passé dont il n'arrive décidément pas à se défaire. Ses prunelles ne peuvent désormais plus te lâcher, tu t'es accaparé toute son attention et il n'est capable de rien faire d'autre que d'attendre ; car il te connait ; il sait que tu n'as pas fini et qu'une balle va lui éclater là tête en passant entre ses yeux. "C’est moi qui devrait être désolée. D’avoir espéré que cette entrevue puisse te ramener. Alors que je connaissais les causes et que j’ai choisi de les ignorer. De m’en indigner. Je crois que je supporte toujours pas l’idée de t’avoir égaré." Son regard n'est plus le même, tout comme l'expression qu'arbore son faciès. Il s'était attendu à tout, sauf à ça ; ça l'étouffe légèrement, le fait avoir un mouvement en avant ; mais les mots "pas de contact" lui reviennent subitement en mémoire... Abrutis fini qui ne sait pas s'exprimer autrement que par des gestes... Sa main de chair et de sang vient se perdre dans sa chevelure qu'il ébouriffe légèrement, avant de répliquer sur un ton calme, mais quelque peu perturbé. « Je ne crois pas que tu doives t'excuser de quoi que ce soit ; je ne l'accepte pas. Après tout, si on y réfléchit bien, c'est moi qui suis cruel dans cette histoire. Alors ne t'excuses surtout pas Gabrielle. »

Ne pas y aller par quatre chemin, accepter ses torts, les endosser, c'est ce qu'il a toujours été ; il ne changerait pas là-dessus. Accoudé à sa table en bois, l'homme se met à réfléchir, qu'est-ce qu'il peut bien te dire ? Qu'est-ce qu'il peut faire pour te faire comprendre... ? Il n'est clairement pas doué avec les mots, il n'arrivera juste pas à exprimer tout cela avec des syllabes. C'est en se mordant la lèvre inférieur, qu'il s'approche, avec lenteur, comme un homme tentant de jauger un animal sauvage qui pourrait le dévorer au moindre geste déplacé, et c'est sa main encore humaine et non robotique qui vient glisser sur ta joue. Un contact. Un impact. Le voilà qui baisse les yeux, caressant ta joue doucement avant de laissé glisser quelques mots, maladroitement. « Je sais très bien que c'est déplacé, j'en suis navré, mais tu me connais mieux que quiconque, je ne suis pas doué avec les mots. Je ne t'ai même pas dis la moitié des choses qui m'ont poussé à fuir, mais... » Il s'arrête de parler, quitte le contact avec ta peau à contrecœur avant de laisser sa cigarette choir dans le cendrier, la déposant avec délicatesse en ne la quittant plus des yeux. Se concentrer sur la fumée, se concentrer sur son mouvement de balancier et ne pas te regarder ((tu détruis toutes ses putains de convictions Gabrielle...)) « J'suis incapable de te les dires, ce n'est pas une question de force ni de courage, c'est juste que je ne sais pas comment t'expliquer ça. J'peux même pas essayer, c'est tout simplement impossible. Mais... Sache que j'te remercie d'être venue aujourd'hui. » Son sourire transparaît sur ses lèvres, c'est en attrapant sa cigarette du bout des doigts et en la glissant entre ses dents, que l'homme se redresse, calant son dos sur le dossier de sa chaise, mettant de nouveau de la distance entre vous ; instinctivement. « Je suis heureux que tu ais fait le déplacement ; même si c'était un ordre ; je suis ravi que tu ais fait un pas vers moi. » Le regard de nouveau baissé, l'homme perd de sa superbe, perd son éclat, quitte la lumière pour reprendre sur un ton froid. « Cependant Gabrielle, ne dis plus jamais que tu m'as égaré. Je me suis perdu moi-même, je me suis fourvoyé ; ne t'en veux pas de ne pas avoir pu me sauver. Cela me rappelle ma propre erreur pour... Pour ne pas avoir réussi à te protéger. »

Et c'est dur à dire, c'est dur à admettre, c'est dur à lâcher. Cependant, c'est fait, il le dit ouvertement, pour la première fois. A jamais, il se sentira responsable pour la perte de tes bras, car tu étais sous son commandement... Preuve est faite qu'il n'est pas un leader, qu'il ne sait pas diriger et surtout, qu'il n'est pas capable de préserver ceux qui lui sont chers.

hrp ; bon, j'ai pris un peu d'temps à te répondre et au final c'est pas aussi ouf que je l'aurais souhaité, mais j'espère que ça t'ira quand même et que tu liras pas trop entre les LIGNES MDR (même si bon, la tension est clairement palpable adieu) ♥

Gabrielle Kapel
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Mer 11 Avr - 21:00
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I
l n’y a rien à faire.
Tu as signé ton arrêt de mort en acceptant de t’asseoir. Et comme si tu vivais le dernier jour d’un condamné, tu as parlé, tu as craché tes tripes sur le pavé, afin de pouvoir repartir l’esprit lavé. Vous parlez comme pour expier des péchés, sans réellement savoir à qui la faute, quelle conscience se doit d’être innocentée. Si tout a débuté par tes phrases colériques, tes yeux embrasés, tu as finis par t’adoucir, t’excuser. C’est à ce moment-là que tu as su que tu te ramollissais. Que ta volonté allait foutre le camp, s’effacer, pour laisser place à une autre version de toi-même. Un verre est servit, déposé face à toi et tu regardes le liquide avec une mine non-concernée. Oui, tu en aurais besoin, afin de noyer une part de ton chagrin. Mais tu refuses de partager ce qu’il s’inocule avec une facilité déconcertante. Tu n’as pas besoin d’être là pour savoir que les hommes brisés trouvent du réconfort dans une bouteille bien fourni et des courbes alcooliques. Tu enserres simplement le contenant du bout des doigts, remue le liquide pour brouiller les reflets qui s’y noient.

Et il y a comme un écho à tes propres mots. Il n’acceptera pas tes excuses. Un sourire furtif s’échappe de tes lèvres dont tu mords l’intérieur, tu refuses que l’ironie l’étende et creuse tes fossettes. Tu ne devrais pas te réjouir qu’il te contredise, mais cette fausse autorité, cette capacité à enfin répondre sans se morfondre, elle te fait un bien fou. C’est comme effleurer un peu de votre passé, retrouver quelques secondes l’état d’esprit d’un homme que tu pensais mort et enterré. Tu n’en diras pas davantage, bien que l’envie de sourire les yeux humides, de lui dire, oui tu es cruel, t’ai effleuré. Il y un léger tremblement dans la commissure de tes lèvres et tu baisses un peu le regard, faisant tinter ton index métallique contre le verre comme pour approuver silencieusement ses dires. Tu as cet instant de répit, de silence, durant lequel tu peux reprendre doucement tes esprits. Tu t’es contenue si longtemps que cracher soudainement tout ce qui te pesais est une délivrance non sans efforts. Alors tu baisses ta garde, organise le silence entre tes doigts qui pianotent dans le vent. Car tu sais qu’en réalité, s’arrêter ici et maintenant, ne plus rien ajouter, t’aurais suffit et libérée.

Le reste, ce que tu gardes sur la conscience, tu aurais pu l’emporter dans la tombe. Mais il y a sa main qui glisse sur ta joue, qui vient soutenir ce menton abaissé, ce geste, sans le vouloir, te force à te le relever, à faire face. Il y a le bout de ses doigts qui effleure ton oreille et tes yeux surpris qui font face au sien. Si l’un n’est que douceur, perpétue un tel geste, l’autre que tu es, possède un visage sans saveur, des yeux perdus. Sur cette chaise, face à lui, te voilà en décomposition, prise dans un moment d’inattention. N’importe qui s’en réjouirait, viendrait se lover dans le creux de chaire et de sang, d’une main tiède. Tu ne peux pas dire que tu n’aurais pas été tentée. Mais la traîtrise du moment, acculée, t’as laissé un goût amer, a rouvert plaies brûlées. Tes sourcils se sont froncés, ton regard s’est à nouveau abaissé et tes doigts nerveux jouent dorénavant avec un paquet de cigarette tirant sur sa fin. Pas doué avec les mots, mais doué avec les gestes. La phrase te reviens et te laisse un goût âcre en bouche, aucun alcool ne t’enlèveras cette sensation, ne sera assez abrasif pour faire tousser ta gorge serrée. Il est surtout doué pour contourner les règles, n’en faire qu’à sa tête. Le traiter d’égoïste serait de l’acharnement, mais la pensée t’écorche, te laisses quelques stigmates au passage tandis que tu passes tes doigts sur ta tempe.

Sentiment de trop plein, tu forces la commissure de tes lèvres. Si tu as la confirmation que ta venue a eu un effet positif, tu sens tes forces te quitter. La balance ne pesait pas en ta faveur, bien avant ton arrivée. Tu avais tout à perdre, il avait tout à y gagner. C’est faux, mais tu en es convaincue. Que la grande perdante de cette histoire malmenée, c’est toi. Alors tu ne reviendras pas sur ces mots, tu ne désires plus expliquer qu’il n’avait pas à te protéger. Qu’il était là pour commander, vaincre, gagner. Voir large et non étriqué. Que tu n’étais pas le but là-dedans, mais un soldat parmi tant d’autres.

« Je t’envie… » Ton regard est droit, tout comme ta posture et bien que ta voix ne déborde pas de sympathie, il y a dans ton regard une drôle de mélancolie apathique. « Quitter l’armée, ça délie les langues. On peut parler sans arrières pensées. » La commissure de tes lèvres se redressent pour la première fois depuis le début de cette entrevue et même s’il n’est pas tout à fait sincère, il couronne le reste de ton expression désabusée. Tu y as souvent pensé, à ce qui changerait si jamais tu quittais l’armée. Plus régulièrement dernièrement évidemment. Mais si la pensée t’effleures, tes actes n’en pâtissent guère. Tu restes fidèle à ceux qui t’ont en quelque sorte adoptée. Car tu n’oserais jamais dire que l’on entrave tes mots ou ta pensée, que celle-ci ne possède aucune singularité. Mais au sein de l’armée s’est constitué depuis toujours une règle silencieuse, celle d’un franc parlé qui se doit d’être tourné vers un bien commun. On ne pense pas en individu, mais selon son grade, ses responsabilités. C’est sûrement cette uniformité qui t’as toujours rassurée, qu’importe pour qui tu agis, au nom de quoi. « Ce n’est pas mon cas. » Ton sourire s’étire légèrement, tandis que ton regard remonte en sa direction, ne le quitte pas. Comme si tu ne pouvais pas tolérer de verbaliser certaines choses, mais que par ton regard, tes gestes, tu pouvais lui intimer quelque chose que seul lui pourrait effleurer. « Je crois que… Je ne pourrais jamais être totalement honnête te concernant. » Et ton sourire s’agrandit comme une plaie au beau milieu de ton visage, tandis que tu soulèves finalement le verre pour le porter à tes lèvres. Ça t’a demandé du courage d’être cruelle, de ponctuer l’impossible. Alors tu mérites bien ce remontant que tu vides à moitié, allumant une cigarette pour te tenir compagnie. Les conditions étaient déjà rares, mais le peu que tu vois face à toi, tu le piétines. Tu écrases les moindres bribes qui auraient la possibilité et puisque tu en as assez de te disputer, de remuer le passé, tu te dis qu’il est temps d’employer un ton léger. Mais même ça, même ce simple exercice, tu as le rater. Tu vas l’imprégner de ta cruauté, de ton incapacité à réellement t’exprimer. Tu forces un ton enjoué, comme si vous étiez deux joyeux lurons en foire.

« Regarde-nous. On est là, désolants et désolés à ressasser le passé. C’est tout ce qu’on sait faire, on a jamais su rien faire d’autre. L’avenir, on l’a construit pour les autres en se battant. Mais pour nous en tant qu’individu, on a jamais été capable de prendre une seule décision. » Et tu soupires la fumée, calmement, ce sourire factice imprimé sur tes lèvres. À mordre l’intérieur de tes joues, tu sens bien que tu t’y prends mal, que tu fais ce que tu peux pour paraître joviale, alors que ton cœur n’y est pas. Alors ton regard se perd autour de toi, sur l’évier dont une goutte unique se répand régulièrement. La peinture irrégulière dans un coin, encore visible mais plus tout à fait car la lumière vous quitte, que la nuit est en réalité déjà en train de tomber. Pas besoin de saisir ta montre pour savoir l’heure, qu’il soit sept ou huit heures, tu passeras bientôt à nouveau le pas de cette porte. Tu partiras, il fermera la porte derrière toi et il n’y aura plus rien de nouveau à dire sur tout ça.

Mais tu tentes, comme désespérée, de faire de ces derniers instants quelque chose qui chasse les mauvaises augures. C’est dans ton esprit de vouloir effacer la grisaille, même faussement. « Tu sais à bien y regarder… Cette maison a du charme. Il suffirait de la retaper un peu et… » Ta phrase en suspens, tu te tords le cou, pour t’imprégner des petits détails insignifiants, d’ignorer le plancher grinçant sous ta botte. Tu tentes d’insuffler quelque chose de différent. Mais tu reviens vers lui, le regarde attentivement, comme si tu espérais t’imprégner de quelque chose, te souvenir. L’on espère toujours dans ces moments de posséder une mémoire photographique. Mais celle-ci se délitera au fil des jours, des mois puis des ans. Il deviendra sûrement un souvenir vague. « …tu devrais te reprendre en main, tu sais? T’es pas encore trop mal pour ton âge. » Un sourire se dessine sur tes lèvres, on entendrait presque un léger rire entre tes dents. Mais tu continues. « Tu pourrais, construire quelque chose ici. Une famille peut-être même. » Ton regard appuie le sien, ne le quitte pas. Il y a quelque chose d’intense dans celui-ci qu’on ne saurait décrypter. « … elle trouvera probablement ta vulnérabilité charmante. Tu pourras te lier à quelqu’un. » Et si tes yeux paraissent de plus en plus perdu, ta bouche ne cesse de parler, de sourire. « Tu vas pouvoir te reconstruire ici. » C’est ainsi que tu t’achèves, que tu termines, coupée par toi-même. Tu manques de souffle, de mots. Tu as finalement enfin le sentiment d’avoir piétiné le reste, d’avoir terminé comme les choses se devaient d’être. Et quand bien même ça te plombe le fond de l’estomac, te resserre la gorge, t’as envie d’en finir. T’as plus rien à dire. Ou en tout cas, plus rien que tu ne désires avouer, car tout n’est pas bon à entendre.

HRP — Si vous me cherchez je suis dans un cimetière en train de creuser ma tombe et celle de mes rêves, des bisous. ♥︎




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Mer 25 Avr - 20:53
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stand by me ; Say something, I'm giving up on you I'll be the one, if you want me to, Anywhere, I would've followed you, Say something, I'm giving up on you And I am feeling so small, It was over my head I know nothing at all — FEAT GABRIELLE

Musique —  Ce n'est qu'une esquisse, les prémisses d'une histoire incomplète, en plusieurs volumes qui ne sont pas encore sortis ; une biographie inachevée. Il est là, devant toi, écoutant tes paroles tout en faisant tourner les glaçons dans son verre de whisky quotidien. L'homme a l'impression d'être bloqué dans une boucle intemporelle, il n'arrive pas à discerner la réalité de son imaginaire ; car tout cela lui semble bien trop éphémère ((impossible pour être vrai.)) La sensation de ta peau sous ses doigts lui revient alors en mémoire ; oui Alekseï, c'était une chaleur indubitable, preuve est faite que la réalité était bien à sa place. Tu l'envies Gabrielle et la stupeur est désormais marqué au fer rouge sur son visage ; il n'y a rien à jalouser ni même à envier chez lui, loin de là. Cependant, l'homme ne monde pas au créneau, il sait attendre, il sait désormais être patient, alors il écoute, sans rien dire ; laissant place à la suite de tes paroles dans un crépitement de braises incandescentes déposées dans le cendrier entre vous. Si quitter l'armée délie parfois les langues, les conséquences sont malgré tout irréversible. Il n'est qu'un déserteur, un homme qui n'a pas assumé son rang, qui n'a pas pu porter ses convictions jusqu'au bout ; on peut clairement le traîter de lâche, ce ne serait que vérité ((une vérité qu'Alekseï ne peut certainement pas nier.)) Mais il écoute ce que tu dis, sans mot dire, injectant la vapeur nocive de sa cigarette histoire de noyer ses poumons ; le regard un peu perdu dans le vide, mais tout de même concentrer sur tes sentences lâchées avec peu d'entrain. Ta voix est perdue Gabrielle, elle n'est pas pleine de vie, elle n'est que fatalité ; tu es réaliste ((plus vraiment idéaliste.)) Tu souris, mais ce sourire qui lui a tant plus auparavant ne lui évoque qu'une amertume éphémère ; ce petit rictus sort malgré toi, malgré vous, malgré cette tension qui vous ronge.

« Ce n'est pas mon cas. » Encore une vérité que l'homme sait, comprend, mais qu'il n'approuve pas à son tour. Peut-être parce que tu n'as pas conscience de certaines données capitales, celles qu'il n'est pas encore prêt à énumérer à voix haute ; certainement pas. Ton sourire s'élargit alors que tes nouveaux mots viennent achever ce qui lui reste de raison... « Je crois que… Je ne pourrais jamais être totalement honnête te concernant. » Et la réciprocité est tout aussi vrai, alors dans un élan qu'Alekseï ne comprend pas, sa tête se baisse, instinctivement ; comme pour s'extirper de ce regard azuré qu'il a déçu, comme pour fuir ce sourire qu'il a ardemment désiré préservé. Et tu en viens à soulever ton verre, mais l'envie de te l'arracher vient faire lever son bras de métal ; qu'il freine finalement ((de nouveau maître de ses émotions et de son corps lapidé.)) Il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire, c'est inédit ; c'est ce qui le conforte dans son idée que cette entrevue est irréelle. Pourquoi Gabrielle ? Pourquoi es-tu venue aujourd'hui ? Pour mieux le torturer d'avantage ? Pour lui faire miroiter une myriade de sentiments qu'il pensait avoir fatalement réfuté ?  Alekseï est perdu, encore plus que d'habitude et son cœur se serre, et il est persuadée qu'à la nuit tombée, il ne restera rien de lui ; si ce n'est une masse difforme dont il ne voudra plus contempler le reflet dans le miroir. « Regarde-nous. On est là, désolants et désolés à ressasser le passé. C’est tout ce qu’on sait faire, on a jamais su rien faire d’autre. L’avenir, on l’a construit pour les autres en se battant. Mais pour nous en tant qu’individu, on a jamais été capable de prendre une seule décision. » Il s'en mort la langue, mâchoire fermée, muscles tendus comme jamais ; c'est vrai, mais c'est le genre de vérité qu'il ne souhaite pas entendre ((il n'a pas besoin qu'on le lui dise, il est assez grand pour constater cette déchéance dans laquelle il te plonge avec lui.)) Pas foutus de prendre une décision ? Alekseï avait été capable d'en prendre une, la plus dure, celle de fuir ce havre de haine qu'il avait aidé à façonner ; l'homme regrettait tout ça, mais le regret n'est pas une excuse, ce n'est qu'une fuite qu'utilise les gens lâches et armé seulement de leur déni.

L'une de ses mains est serrée à son paroxysme, alors que la deuxième écrase sa cigarette, reportant son attention distraite sur son verre dont il effleure les bordures de quelques douces caresses ; les yeux perdus sur sa table bancale. Tout ce qu'il trouve à répondre, c'est un soupir, pour soulager le poids qui pèse sur son cœur ((une illusion ; c'est dérisoire.)) Alekseï est en proie à une situation qui lui échappe, à laquelle il ne s'attendait pas ; qu'il tentait d'oublié depuis bien des années. Tout était disparate, rien n'était à sa place ; c'était ainsi qu'il se sentait, furibond, illogique ; comme sa table finalement, il était lui aussi bancal. C'est en se massant avec peu d'entrain les cervicales qu'il entend la suite de ta tirade, à laquelle il n'est pas encore résolu à mettre fin... « Tu sais à bien y regarder… Cette maison a du charme. Il suffirait de la retaper un peu et… » Amusant, mais ce n'était clairement pas dans ces projets. Alekseï ne comptait pas rester indéfiniment ici. Voyager, voir du pays, contempler les ravages sur les autres plateaux, c'était dans son optique... Mais pas retaper cet endroit, non, catégoriquement non. Et ça s'enchaîne, beaucoup plus vite qu'il ne l'aurait cru ; il a l'impression d'avoir perdu le fil, qu'il a été absent pendant une décennie et que son esprit revient enfin parmi les vivants. « …tu devrais te reprendre en main, tu sais? T’es pas encore trop mal pour ton âge. » Quoi ? Les yeux sont arqués, les sourcils relevés, la bouche entrouverte légèrement... Alekseï n'est pas certain d'avoir tout compris. Pourquoi passes-tu du coq à l'âne ? Qu'est-ce qu'il a raté ? Le whisky avait-il eu raison de vous ? Sa main serrée se desserre automatiquement et son regard ne te quitte plus ; il cherche à comprendre, il cherche des réponses dans ce sourire étiré qui ne lui évoque que du mensonge ; que cherches-tu à dissimuler Gabrielle ? Les questions s'enchaînent en lui, déchaînant un torrent d'incompréhension que l'homme n'arrive pas à réfuter. « Tu pourrais, construire quelque chose ici. Une famille peut-être même. » Stop. Sa stupeur s'efface, son visage se ferme automatiquement. "Une famille." Comme de celle qu'il a détruite ? Non. Cela ne lui est pas possible, ce n'est pas une privilège auquel il à le droit ; fatalement pas. Sa main droite vient ébouriffer sa tignasse, signe de son agacement ; il ne te comprend pas, tout part en vrille, tout avance et recule et pourtant l'alcool n'a pas niqué son organisme ni sa raison, il le sait... Il le sent.

« … Elle trouvera probablement ta vulnérabilité charmante. Tu pourras te lier à quelqu’un. Tu vas pouvoir te reconstruire ici. » Son poing de métal heurte la table sans vraiment le vouloir alors qu'il quitte la chaise pour s'avancer vers toi en quelque seconde. Il ne sait pas pourquoi, mais ta longue tirade à réveiller quelque chose chez lui ; un truc sur lequel il ne peut pas mettre les mots, des émotions qu'il ne comprend plus vraiment ; mais ça se met à bouillir, lentement. C'est par peur de t'entendre continuer à dire ce genre d'inepties qu'il amorce sa descente aux enfers, qu'il plaque ses lèvres sur les tiennes comme pour te donner l'ordre de te taire. Est-ce qu'il sait ce qu'il fait ? Alekseï n'en est pas persuadé. Tout lui semble contradictoire, rien n'est à sa place, ni dans son cœur, ni dans sa tête ; rien n'est normal. S'éloignant lentement, son regard esquive le tiens après son geste totalement déplacé, brisant le silence de sa voix rauque et grave. « Tais toi... Ne dis... Juste plus un mot. » Son visage est fermé, tout comme ses yeux malgré sa tête baissée. Il est perdu, totalement paumé ; il ne sait plus vraiment où il est ni même de quoi sera fait son avenir ; l'homme n'arrive pas à s'imaginer la suite de sa vie ; il ne pense pas mériter une vie pleine d'amour et d'eau fraîche ((un meurtrier n'a pas le droit au bonheur.)) « Je suis désolé pour ce que je viens de faire, mais... Je ne pouvais pas te laisser continuer à dire des choses pareilles... Ce n'est pas... » Se redressant et se dirigeant instinctivement vers son évier, l'homme fait couler l'eau froide afin de s'en passer sur le visage pour calmer ses émotions, pour détendre ses nerfs, ses muscles ; pour tout noyer. « Ce n'est pas envisageable Gabrielle. Je ne peux rien construire de tangible ; pas après tout ce que j'ai fais. Et tu vas sans doute dire que je ressasse le passé ; mais les actes que j'ai commis ont détruit des vies. Je ne mérite donc pas de construire ce que j'ai réduit à néant chez autrui. Ce n'est pas ainsi que je fonctionne. Je peux pas. » Prenant appuis sur le rebord de son évier, l'homme n'arrive pas à trouver le courage de se retourner pour te faire face ; il sait qu'il vient de merder ; peut-être même de trahir des sentiments qu'il pensait avoir oublié, qui lui était toujours resté étranger... Nouveau soupir, profond, bruyant, sa main d'acier vient masser sa nuque ; l'homme cherche ses mots ; mais dans sa tête, un bordel sans nom règne.

« Je ne suis qu'un lâche Gabrielle, tu le sais, je le sais, nous en sommes tous les deux conscients. Je ne suis plus que l'ombre d'un homme que tu as connus et qui t'as déçu, je le sais, je ne me fais aucune illusion ; alors ne me ment pas. Tu n'y crois pas toi-même. Tu ne penses pas que je peux me reconstruire ici. Je le sais, les mots que tu as dis parlent d'eux-même. Je ne suis pas idiot. Tu me l'as dis toi-même, "tu n'es pas totalement honnête me concernant". Je veux comprendre... Je crois que. »  Il s'arrête, le temps de se retourner, de coller ses fesses sur le rebord de l'évier, laissant de la distance entre vous, comme tu le lui avais d'ailleurs demandé ((conscient qu'il agissait un peu trop à l'instinct - les lèvres se sont déposées naturellement - secouant la tête, il amorce un nouveau mouvement de recul.) « Je crois que j'ai besoin de comprendre, qu'est-ce que tu attends de moi finalement Gabrielle ? Pourquoi es-tu venue jusqu'ici en sachant pertinemment que je ne reviendrais pas ? Pourquoi me poursuivre après autant de temps... ? » Alekseï ne comprend pas tout cela, il ne se l'explique pas. Son regard te scrute, mais le souvenir de son geste lui revient automatiquement en mémoire, il sait que les excuses ne font pas tout, clairement pas. "Pas de contact", pourquoi est-ce plus fort que lui ? Cela non plus, l'homme ne se l'explique pas.

hrp ; et on continue dans la pls des cœurs brisés, avec un peu plus de tension si tu me le permets ; tu sais mieux que quiconque que j'ai aucune race. bref j'espère que ça te conviendra et que tu voudra pas m'tarter la gueule ptdr ♥

Gabrielle Kapel
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Gabrielle Kapel


Jeu 26 Avr - 1:01
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I
l n’y a rien à faire.
Un poing s’écrase sur la table, c’est la débandade. Quelque chose qui te fais perdre ton sourire de façade, qui fait tressaillir tes épaules. Une forme de violence nouvelle que tu ne connaissais pas, dont tu ne te doutais pas. Ce qui s’opère est mécanique, dénué de raisonnement. Tu es là, mais tu ne réagis pas. L’implosion t’amputes. Il n’y a rien de consolant, de satisfaisant dans ce geste désiré mais perpétué au mauvais moment. Les intentions n’y sont pas, rien n’est là pour augurer une quelconque sincérité. Tu es en réalité épouvantée par la tristesse de cette réalité, la passivité dont vous faites preuve. La simplicité avec laquelle tout peut-être broyé par un geste loin d’être anodin.

Ton cœur s’est emballé au point de se déchirer. Les raisons ne sont pas charnelles, il n’y a rien dans ce geste qui aurait su emballer tes sens, les enamouracher d’une quelconque manière. C’est l’angoisse qui est venu s’immiscer, une crainte sans fond, informe qui est venu délier tes tissus cardiaques. Il y a eu dans cet acte un élan désespéré, un relent de sentiments passés. Et c’est un goût amer qui t’es dorénavant laissé tandis que ton regard scrute durement cette silhouette inconnue. Il y a une forme d’effroi dans tes prunelles qui refusent de se détourner de ce triste spectacle. Celui d’un homme brisé, qui se noie et perd pieds, qui n’a à offrir que le cadavre de ce qu’il a été. Et qui, dans une impulsion dernière, tenterait d’embarquer le peu qu’il te reste dans sa perdition sans fond. C’est l’odeur fade et le goût effacé du whisky, du tabac froid. Les mots viennent achever, clore cette parenthèse attristée. Tais-toi. Cela résonne comme un ordre froid, tu as le sentiment d’être accusée. D’être celle ayant provoquée cette dégringolade et tu ne saurais dire pourquoi cela te touche pleinement. Mais tu ne saurais nier indéniablement, protester. Alors tu te mures dans un silence mortuaire, ton regarde effaré, effrayé cherchant un contact. Mais celui-ci se heurte à l’évitement qui creuse davantage tes poumons sifflants, rogne ton palpitant qui ne sait plus où donner de la tête. Qui joue sur un rythme affreux, manque des temps, des battements. Sentiment de chute. C’est ainsi que se traduit communément la déception, celle qui dans sa débâcle, plante ses ongles dans la chaire, griffe en s’agrippant lamentablement. À ce moment-là, tu es en ruines. Alors ton regard insiste, s’accroche, tu cherches un moyen de ne pas  te détourner complètement, de ne pas te séparer irrémédiablement.

Ne dis juste plus un mot. Ce n’est pas tant que tu espères Gabrielle, que tu possèdes les rêves d’une innocente. Mais te voilà au pied du mur, à contempler un homme que tu te dis, avoir peut-être idéalisé. Dont les actions et les dires t’ont déjà bien assez heurtée mais à qui tu continues de t’accrocher inexplicablement. Pourtant, te voilà terre-à-terre. Tu es incapable de porter à bout de bras, de soutenir. Tu n’es pas de ces femmes-là, patientes, sur le quai de la gare. Tu ne possèdes ni leur compréhension, ni leur douceur. Ce que tu entrevoies, voit, t’effraies, te dépasse. Tu as le sentiment d’être une idiote, une égoïste, qui fasse à la réalité, décide finalement de reculer. Mais parce que tu es une fidèle, qu’il y a en toi une étrange loyauté et sûrement l’espoir de te tromper, tu es toujours là. Assise, à regarder la fin d’une ère, de quelque chose qui touche à sa fin et qui se meurt doucement. Là où tu devrais détourner le regard, là où le morbide frappe, tu es toujours de celle qui s’imprègne, qui se fait du mal avec cette foutue persistance rétinienne. Je suis désolé de ce que je viens de faire. Tes dents mordent l’intérieure de ta lèvre inférieure, tes paupières tombent et tu restes ainsi, crispée, désolée, à respirer de manière accablée.

Il y a des phrases que tu entends sans les écouter, tu tentes en réalité de te concentrer pour te contenir. La situation est cruelle depuis le début, mais vous voilà au paroxysme. Ta main glisse autour du paquet de cigarettes que tu tentes de ne pas malmener, tu en tires une du bout de tes doigts peu assurés, sentant ta confiance s’en aller. Tu sens bien que ton assurance se meure, qu’elle s’efface pour laisser place à une attitude bien moins reluisante. Car le fond sonore qu’il produit bourdonne, résonne autour de toi dans la pièce. Aussi sourde que tu aimerais l’être, tu ne peux pas complètement éviter les mots qu’il prononce. Tu entrouvres tes yeux, rassemble le peu de courage qui te reste pour relever ton menton et faire face. Je ne suis qu’un lâche. Ses mots font écho aux tiens et c’est bien cela qui t’enfonce dans ton assise rigide qui appuie sur ta carcasse crispée et misérable. Tu regrettes tes mots, à chaque instant davantage. Je ne suis plus que l’ombre d’un homme que tu as connu. Tu allumes avec difficulté ta cigarette, passant ta main sur l’un de tes sourcils jusqu’à ta tempe. Tu ne l’as pas dis clairement, tu n’aurais pas osé prononcer ces mots. Mais malgré ton silence, il a deviné tes pensées, ce que tu tentais de cacher en pensant le préserver. Mais Alekseï n’est pas bête, là est bien le problème. Ce qui t’avais plu chez lui dans le passé, cette intelligence, cette droiture, étaient devenues en ce moment tes pires ennemies. Et tu te maudissais silencieusement qu’il n’ait pas été autrement. Moins conscient, moins entier. Qu’il s’autorise à vivre, à respirer, plutôt qu’à un exile désiré aux relents punitifs. Et cette manière de penser versatile, c’est tout toi. Toi qui est sur le point de partir, d’abandonner, tu trouves encore le temps de penser à des situations parallèles, qui ne seront jamais de ce mondes, avortées avant même d’avoir pu exister. Qui ne seront jamais des options. Tu ouvres pleinement tes yeux, le regard vide. Il y a de la détresse dans tes prunelles bleues, un instant de perdition. Il veut comprendre, tu lui dois bien ça. Car c’est toi qui a provoqué tout cela, qui est venu, a remué le passé. Sans ta venue, ta détermination à déterrer ce qui est si laid, vous n’auriez pas eu à souffrir de vos maux.

À deux doigts de lâcher prise, de laisser tomber.
Tu serais prête à ne plus jamais te retourner, à accepter la défaite. Battre en retraite. Mais avant il faut terminer ce qui a été commencé. On ne tourne pas le dos en pleine cohue, pas sans la permission ou bien la victoire. Mais tu sais que ce soir, il n’y aura que vous, deux perdants. Me poursuivre. Les mots te heurtent, coup au cœur qui te prend au dépourvu. Cigarette toujours à la main, tu t’étends contre le dossier, détends ton corps jusqu’alors crispé. Touché coulé, tu es à terre. Tu jettes ta nuque en arrière, que ton regard soit rivé vers le plafond. Et tu dégluties péniblement, les yeux humides. Ta fierté, malgré la gravité du moment, ne te permet pas de faire face pleinement.

« Pourquoi? » Un sourire gêné, embarrassé s’étend sur ton visage prêt à lâcher. Mais tu tiens bon, car tu es de ceux qui se forceront toujours dans la dignité. Si ta voix tressaillit, qu’elle trahit l’émotion, que tu sens le bout de tes écrous tremblants, tu continues pourtant. « Parce que je trouvais ça injuste de pas avoir le fin mot de l’histoire. Je voulais juste éparpiller ma frustration. Je voulais que tu me donnes une raison de t’en vouloir. Et c’est fait. Pas comme je le voulais, ni comme je l’imaginais. Je voulais être égoïste, pas être blessée dans le processus. Mais c’est fait. » Tu tentes de parler d’une voix claire et nette, mais ta détermination se perd au fur et à mesure, il y a des fausses notes. Tu finis par couvrir tes yeux de tes deux mains, qu’il ne puisse rien entrevoir. Que la moindre trace des tes yeux larmoyants soient cachés. Car en cet instant, tu représentes toute la vulnérabilité que tu tentes habituellement de balayer ardemment. Tu sens tes membres fébriles être délicatement secoués, tu sais que ton torse soulevé par ta respiration saccadée pointe du doigt ce que tu tentes à tout prix d’enfouir. Tu te permets cet instant de faiblesse, celui où tu craques. Cela devient trop compliqué de feindre l’ignorance. Tu restes ainsi quelques minutes, qui te paraissent être une éternité, à pleurer en tentant de contenir, de te créer un peu d’intimité.

Mais tu finis par te redresser, le dos courbé, tes coudes posés sur tes genoux. Si tes sourcils sont froncés, que ton expression paraît davantage en colère qu’attristée, l’humidité sur ton visage te trahit. Et tu tu t’humectes les lèvres Gabrielle, comme si tu avais repris du poil de la bête. Soufflant la fumée de ta cigarette, tu essuies pudiquement le coin de tes yeux, te redressant. Tu parais furieuse. Malgré tes états d’âmes, ce que tu ressens, il y a bien quelque chose que tu ne peux pardonner. Cet instant de faiblesse que tu viens d’avoir, l’animal blessé que tu es, auparavant terrifié, qui jette ses dernières forces.

« Tu as raison Alekseï. Tu ne sais que annihiler. J’ai été bête de croire que je pourrais te changer. Qu’il suffirait d’être là, t’épauler… » Ta phrase reste en suspens, il reste un dernier élément à citer. Mais tu te refuses à le prononcer. Car ça n’en vaut plus la peine.

HRP — bsr j'ai enterré le fun et la joie de vivre pour répandre leurs cendres sur ce rp ♥︎




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